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«
Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frère, de prochain,
d’ami, de société que moi-même. Le plus sociable et
le plus aimant des humains en a été proscrit par un accord
unanime. Ils ont cherché dans les raffinements de leur haine quel
tourment pouvait être le plus cruel à mon âme sensible,
et ils ont brisé violemment tous les liens qui m’attachaient à
eux. J’aurais aimé les hommes en dépit d’eux-mêmes.
Ils n’ont pu qu’en cessant de l’être se dérober à
mon affection. Les voilà donc étrangers, inconnus, nuls
enfin pour moi puisqu’ils l’ont voulu. Mais moi, détaché
d’eux et de tout, que suis-je moi-même ? Voilà ce qui
me reste à chercher. »
Première
promenade.
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