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« ...par
où m’attaquerez-vous, puisque ni mes discours ni mes écrits
donnent aucun prétexte à vos accusations d’hérésie,
et que je trouve ma sûreté contre vos menaces dans l’obscurité
qui me couvre ? Vous vous sentez frappés par une main invisible,
qui rend vos égarements visibles à toute la terre ;
et vous essayez en vain de m’attaquer en la personne de ceux auxquels
vous me croyez uni. Je ne vous crains ni pour moi, ni pour aucun autre,
n’étant attaché ni à quelque communauté, ni
à quelque particulier que ce soit. Tout le crédit que vous
pouvez avoir est inutile à mon égard. Je n’espère
rien du monde, je n’en appréhende rien, je n’en veux rien ;
je n’ai besoin, par la grâce de Dieu, ni du bien, ni de l’autorité
de personne. Ainsi, mon Père, j’échappe à toutes
vos prises. Vous ne me sauriez prendre de quelque côté que
vous le tentiez. Vous pouvez bien toucher le Port-Royal, mais non pas
moi. On a bien délogé des gens de Sorbonne mais cela ne
me déloge pas de chez moi. Vous pouvez bien préparer des
violences contre des prêtres et des docteurs, mais non pas contre
moi, qui n’ai point ces qualités. Et ainsi peut-être n’eûtes-vous
jamais affaire à une personne qui fût si hors de vos atteintes,
et si propre à combattre vos erreurs, étant libre, sans
engagement, sans attachement, sans liaison ; sans relations, sans
affaires, assez instruit de vos maximes, et bien résolu de les
pousser autant que je croirai que Dieu m’y engagera, sans qu’aucune considération
humaine puisse arrêter ni ralentir mes poursuites. »
Les
Provinciales, Dix-septième lettre.
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