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N.B.
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En
mai 1897, en préface à la parution du poème dans
la revue Cosmopolis, Mallarmé écrivait :
«
J'aimerais qu'on ne lût pas cette Note ou que parcourue, même on l'oubliât
; elle apprend, au Lecteur habile, peu de chose situé outre sa pénétration
: mais, peut troubler l'ingénu devant appliquer un regard aux premiers
mots du Poème pour que de suivants, disposés comme ils sont, l'amènent
aux derniers, le tout sans nouveauté qu'un espacement de la lecture. Les
« blancs », en effet, assument l'importance, frappent d'abord ; la versification
en exigea, comme silence alentour, ordinairement, au point qu'un morceau,
lyrique ou de peu de pieds, occupe, au milieu, le tiers environ du feuillet
: je ne transgresse cette mesure, seulement la disperse. Le papier intervient
chaque fois qu'une image, d'elle-même, cesse ou rentre, acceptant la succession
d'autres et, comme il ne s'agit pas, ainsi que toujours, de traits sonores
réguliers ou vers plutôt, de subdivisions prismatiques de l'Idée,
l'instant de paraître et que dure leur concours, dans quelque mise en
scène spirituelle exacte, c'est à des places variables, près ou loin du
fil conducteur latent, en raison de la vraisemblance, que s'impose le
texte. L'avantage, si j'ai droit à le dire, littéraire, de cette distance
copiée qui mentalement sépare des groupes de mots ou les mots entre eux,
semble d'accélérer tantôt et de ralentir le mouvement, le scandant, l'intimant
même selon une vision simultanée de la Page : celle-ci prise pour unité
comme l'est autre part le Vers ou ligne parfaite. La fiction affleurera
et se dissipera, vite, d'après la mobilité de l'écrit, autour des arrêts
fragmentaires d'une phrase capitale dès le titre introduite et continuée.
Tout se passe, par raccourci, en hypothèse ; on évite le récit. Ajouter
que de cet emploi à nu de la pensée avec retraits, prolongements, fuites,
ou son dessin même, résulte, pour qui veut lire à haute voix, une partition.
La différence des caractères d'imprimerie entre le motif prépondérant,
un secondaire et d'adjacents, dicte son importance à l'émission orale
et la portée, moyenne, en haut, en bas de page, notera que monte ou descend
l'intonation. Seules certaines directions très hardies, des empiétements,
etc., formant le contre-point de cette prosodie, demeurent dans une uvre,
qui manque de précédents, à l'état élémentaire : non que j'estime l'opportunité
d'essais timides ; mais il ne m'appartient pas, hormis une pagination
spéciale ou de volume à moi, dans un Périodique, même valeureux, gracieux
et invitant qu'il se montre aux belles libertés, d'agir par trop contrairement
à l'usage. J'aurai, tou-tefois, indiqué du Poème ci-joint, mieux que l'esquisse,
un « état » qui ne rompe pas de tous point avec la tradition ; poussé
sa présentation en maint sens aussi avant qu'elle n'offusque personne
: suffisamment, pour ouvrir des yeux. Aujourd'hui ou sans présumer de
l'avenir qui sortira d'ici, rien ou presque un art, reconnaissons aisément
que la tentative participe, avec imprévu, de poursuites particulières
et chères à notre temps, le vers libre et le poème en prose. Leur réunion
s'accomplit sous une influence, je sais, étrangère, celle de la Musique
entendue au concert ; on en retrouve plusieurs moyens m'ayant semblé appartenir
aux Lettres, je les reprends. Le genre, que c'en devienne un comme la
symphonie, peu a peu, à côté du chant personnel, laisse intact l'antique
vers, auquel je garde un culte et attribue l'empire de la passion et des
rêveries ; tandis que ce serait le cas de traiter, de préférence (ainsi
qu'il suit) tels sujets d'imagination pure et complexe ou intellect :
que ne reste aucune raison d'exclure de la Poésie unique source. »
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