|
|
|
« Le Rêve
est une seconde vie. Je n’ai pu percer sans frémir ces portes d’ivoire
ou de corne qui nous séparent du monde invisible. Les premiers
instants du sommeil sont l’image de la mort ; un engourdissement
nébuleux saisit notre pensée, et nous ne pouvons déterminer
l’instant précis où le moi, sous une autre forme,
continue l’uvre de l’existence. C’est un souterrain vague qui s’éclaire
peu à peu, et où se dégagent de l’ombre et de la
nuit les pâles figures gravement immobiles qui habitent le séjour
des limbes. Puis le tableau se forme, une clarté nouvelle illumine
et fait jouer ces apparitions bizarres ; – le monde des Esprits
s’ouvre pour nous. »
Aurélia,
I, 1.
|